samedi 24 octobre 2015

Québec suite et fin

                         

Frederic et Dominique nous ont aidé à organiser la suite de notre voyage,  nous avons continué notre route vers le lac Saint Jean, eux sont repartis à  Montréal. 




Le lac Saint Jean, le fjord de Saguenay

Deux heures d'une belle route à travers la forêt avec ces côtes impressionnantes en haut desquelles s'offrent des vues magnifiques sur les collines, les rivières et les lacs .

 Le soleil éclaire tout cela de bonne manière et nous arrivons à  Chambord, notre point d'entrée sur le lac Saint Jean, une petite mer intérieure toute bleue sous le soleil. Je suis surpris par la propreté et l'entretien de l'habitat. Tout au long du voyage nous verrons ces belles petites maisons en bois, blanches, grises, bleues, posées sur leur pelouse fraîchement tondue et sans qu'aucune clôture ne les sépare.  Nous roulons jusqu'au village abandonné de Val-Jalbert, du nom du propriétaire.


L'usine à papier et le village type phalanstére  n'a pas survécu à l'épidémie de  grippe espagnole et à l'évolution des techniques de fabrication et du marché du papier. Le village mort, est entretenu  par la société Rio Tinto exploitant l'alumine dont la région est riche. Visite intéressante avec un très beau point de vue en haut des chutes d'eau qui fournissaient l'énergie et transportaient le bois. Les collines boisées s'effondrent doucement sur la plaine cultivée jusqu'àu le lac Saint Jean.
Retour à Saint Félicien pour la nuit dans une ferme B and B qui n'échappe pas à la propreté ambiante.

 


La ferme semble entretenue par des maniaques. Nos hôtes discrets nous accueillent très gentiment et nous conversons  entre paysans. La ferme, deux cents hectares en céréales, semées trop tard avec un printemps humide et une mauvaise récolte qui ne fait que commencer à la fin septembre. La patronne comptable depuis vingt ans à la concession Ford vient d'être licenciée faute du ralentissement des ventes de véhicules.  La crise sévit aussi au Canada.
Tout petit le monde !... Le soir nous dînons au restaurant du coin nous sommes trois, Jean Pierre est toujours KO, je m'installe à une table de 6 où deux personnes dînent déjà. Deux Français en ballade, il y en a beaucoup surtout dans ces belles régions du Québec. Je démarre la conversation et vite fait cette dame connaît particulièrement Beauvilliers le village beauceron  où je suis né. Drôle non !



le lendemain nous visitons le Zoo de Saint Félicien quelques animaux dès régions boréales : ours blancs, tigres, grizzlis ,dromadaires dans un joli cadre. L'intérêt réside surtout en cette  belle ballade  dans le parc où les animaux vivent en liberté. Nous y verrons : Ours bruns, bisons, aurochs, une ancienne ferme et l'habitat reconstitué. L'ami Jean Pierre se bat toujours avec son mal au dos les médicaments l'on démoli , il a vomi, il n'a plus de sourire et plus d'âge, il se traîne et doit bien regretter Blonville sur mer. Pauvre garçon.





Vers Saguenay et la Baie, nous longeons au plus près le lac Saint Jean, le trafic est doux, l'eau et le ciel bleu, l'air frais de ce début d'automne, les maisons coquettes, les pelouse rasées. Le soir nous arrivons à "la Baie" au b&b "Les treize lunes" notre hôte se présente comme une artiste , elle l'est . Son discours est généreux, enseignante retraité elle a gardé  le besoin de communiquer et nous conte l'histoire de sa région. Cette effroyable catastrophe, des grosses pluies ayant provoqué la rupture en cascade de plusieurs barrages en amont de la ville. Il n'y eut pas de victime mais bon nombre de maisons partirent à la dérive sur les flots. Un monument en forme de pyramide témoigne de cette vague. L'hiver la baie gelée reçoit plus d'un millier d'abris pour la pratique de la pêche sous la glace. Au bout de la baie le port de Saguenay accueille des bateaux de croisière, le tourisme remplace les activités de la papeterie  désormais obsolètes.

rencontre insolite au cours de la ballade
 Il fait toujours beau... J'ai hâte d'arriver à Québec. Mais d'abord il me faudra me taper 3 heures de marche pour l'ascension du cap .....
au bord du fjord de Saguenay, un peu éprouvante cette belle vue et cette vierge perchée...





La route est toujours belle, les maisons, le saint Laurent, les bélugas, le plaisir d'une conduite souple et calme dans un bel environnement . Après une descente vertigineuse nous prenons le bac pour l'île de aux Coudres. Nous en faisons le tour.
Le lendemain Québec se rapproche  cette fois nous traversons sur le pont et visitons l'île d'Orléans....en face de la chute du parc Montmorency...... Belle île résidentielle à quelques minutes de Québec. Nous  faisons le tour de cette île au champs bien entretenus avec des récoltes de pomme de terre et de mais prometteuses.
et des fraises
je ne m'étends pas sur tous les paysages, les villages, les rivages et les virages car mes commentaires ne remplaceront jamais un billet d'avion et la visite des lieux pour ceux que les détails intéressent
Moi j'avais hâte de revoir mon gamin.

Québec

Pierre est à notre rencontre sur le parking , juste à côté de l'immeuble où il habite. Il semble en pleine forme. Jean Pierre va  mieux. L'appartement est neuf, lumineux, moderne et confortable. Dans la mesure du possible Pierre aime bien les beaux quartiers il est donc situé auprès de la marina, à deux pas du centre historique et des nombreux restaurants de la basse ville.
Pierre a prévu de nous faire visiter Québec et pour cela il a convoqué un guide. D'autre part nous avons rendez vous avec nos amis Annick et William Hollard en visite également dans la belle province ce sera l'occasion de passer un moment bien agréable ensemble.

Visite sur les hauteur de Qubec
Visite sur les Hauteurs de Quebec
La ville de Québec est à ma dimension, une petite ville  une préfecture, bien léchée avec ses monuments, son parc, un habitat protégé comme on bichonne son histoire. On y respire la France malgré la déculottée de Montcalm dans les plaines d'Abraham.


J'ai cru comprendre que l'occupation des anglais n'avait pas réussi à soustraire les habitants de leurs origines, et qu'en fait ils avaient joué bon jeu en laissant au Québec une grande part d'autonomie plutôt que de continuer à ce farcir toujours ces pseudo gaulois. Enfin une histoire et une culture bien protégée avec lesquels les Québécois ne badinent pas. Un français ne peux qu'apprécier !

modern art
porte St Jean



J'ai aimé la terrasse du Château Frontenac, les rues en pente vers le port, la gare centrale. L'art se promène dans la ville. Sur le port, les silos à blé font partie du décor avec la haute silhouette des bateaux de croisière. Il fait toujours beau temps. Jean Pierre revit devant les galeries de tableaux et les sculptures Inuites.

Pierre qui a beaucoup mûri dans sa séquence canadienne, organise sa vie avec beaucoup de maîtrise. Il considère que Québec n'est qu'une étape  de transit et l'attrait de la ville s'arrête à son charme. Pierre s'est entiché de Vancouver qu'il a visité sur la route de Hong Kong lors de sa dernière visite chez Marie. Sans doute un jour, un élément extérieur mettra fin à sa bougeotte. Ses standards ne sont pas ceux forcément du milieu auquel il appartient. Sans être un doux rêveur il ne cède rien à sa liberté et je suis bien heureux de le voir vivre comme cela, en citoyen du monde.
  Pierre est toujours aussi  prévenant et je crois que sa gentillesse et sa fiabilité restent ses meilleurs passeports.




Nous le laissons à Québec. Nous rejoignons Montréal par l' autoroute droite et triste à travers les champs de maïs. Nous faisons un petit détour par Saint Barnabé.
Ce pèlerinage ranime Jean Pierre. Nous étions venus ici semer des mais  en 1976.  La région n'a pas changé avec ses fermes tristes et coquettes à la fois, qui rigolent ou pleurent au grès des récoltes.




Arrivé à Montréal le GPS m'emmène à l'Est où est situé  notre hôtel et puis nous retraversons la ville vers Outremont où nous retrouvons nos hôtes. Nous  mangeons notre homard chez Ludovic et Dolorès.



Qu'ils sont gentils. Jean Pierre se réveille, le homard apaise son stress.

 Le lendemain avec Dominique nous visitons la ville, l'oratoire, le parc du Mont Royal, le cimetière et ses trente cinq hectares de tombes, ses quartiers chrétiens, juifs, protestants et autres, pas foutus de cohabiter même morts....


Le lendemain visite de l'artère commerçante et de galeries d'art moderne. Rien de séduisant heureusement je récupère Pierre à la gare et nous partons vers les Laurentides chez Fred et Dom.
heureusement Dominique,  véritable artiste a réalisé  deux magnifiques terre cuite mettant en volume deux tableaux de Picasso

 
 Les Laurentides, Sainte Adèle

C'est la route des week-ends, comme l'A 13 pour venir dans les Yvelines avec ses encombrement les veilles de congé. Une heure de route pour retrouver les villas cossues des collines des Laurentides. Pentes skiables et fonds de vallées pour jouer au golf ou pêcher....le bonheur encore . Même Jean Pierre retrouve suffisamment de force pour promener son surpoids dans les grimpettes forestières. Frédéric vient nous rejoindre encore pour fêter ces fameuses trente quatre années. Nous trinquons encore pour les dernières fois car le retour approche. Cerise sur le gâteau je regarde les anglais se faire battre par l'Australie lors de la coupe du monde de rugby, un beau match.
Ces quelques jours dans les Laurentides chez nos amis et sous le soleil, je les ai aussi passé avec mon Pierrot. Le bonheur y était.
Saint Adele

L'artiste



"34"

"34"




Avec un peu de tristesse on l'a laissé  à la gare et nous on a passé un petit moment chez nos hôtes avant de les quitter. Frederic nous a gentiment accompagné jusqu'à l'aéroport et puis nous nous sommes envolés pour Paris.

Maintenant j'ai mis ses quelques souvenirs sur le papier ils vont rejoindre les autres dans un fichier que je relirai plus tard si un jour la mémoire me faisait faute. Puissent ces quelques lignes remercier; Dominique,Frédéric, Dolorès, Ludo, mon Pierrot, ma photographe Anne Françoise, Notre patient Jean Pierre et ma moitié Bénédicte.






samedi 10 octobre 2015

Mon voyage au Canada

La Cabane


D'abord, je ne voudrai pas que l'on croit que je m'extasie d'un rien...je ne doute pas d'avoir une certaine sensibilité vis à vis du beau et du bon mais puisque c'est le cas pardonnez moi d'avoir été  insolemment heureux pendant mon voyage et d'en savourer encore ce qu'il en reste. 
C'est la conjonction de différents éléments qui aboutit ainsi à grandir un événement, je vais essayer de vous le faire partager.
Contrairement à mes habitudes je n'ai rien relaté au jour le jour, c'est donc des souvenirs légèrement décantés dont  ne restent que les gros traits, c'est à dire, l'essentiel.

L'histoire commence il y a une bonne trentaine d'années. Nous avions à l'époque adopté deux enfants, deux bébés Coréens, jumeaux.  La joie qu'ils nous ont donné a toujours été mêlée, pour moi à leur appartenance au monde et réciproquement, le globe leur appartient, c'était mon sentiment,  Les voilà arrivés, Marie à Hong Kong et Pierre à Québec.
Cette fois c'est donc au Canada que nous nous rendons pour rendre visite à notre Pierre


À peu près à la même époque j'ai un jeune stagiaire de l'école d'agriculture d'Angers qui vient à Civry où l'on cultive encore du blé, du maïs et des fruits et légumes. Un garçon bien sympathique que nous apprécions et qui s'intéresse déjà un peu plus à la vente qu'à la culture elle même. Il découvre avec mon beau frère Patrick les plaisirs de la vente des pommes à Rungis. Originaire de la Marne ses parents ont déjà investi dans les environs de Montréal et c'est là qu'il rejoint ses oncles, producteurs de carottes... et puis 34 années sont passées.


Avant de partir pour le Québec, grâce à l'internet, Benedicte retrouve les coordonnées de Frédéric, contact et pris  et nous lui demandons de prendre en stages deux retraités. L'affaire très rapidement conclue. Nous serons attendus au moins par deux personnes Pierre et Frederic.

je pars avec mes idées de gamin. Bien que je sois déjà passé dans la plaine de sainte Hyacinthe en 1976, le souvenir est lointain et je n'avais pas goûté les grands espaces forestiers, là où la forêt fait un peu peur, où elle meurt au bord de l'eau, où elle vous cache du monde . Goûter à la vie dans une cabane paumée accessible seulement par de longues pistes ou par les airs. Il y aurait fait frais le matin et une fois les brumes dissipées le soleil dessinerait dès puzzles de lumières éclatés sous les grands sapins...

Nous arrivons à Montréal. Frédéric nous attend à l'aéroport. Il n'a pas trop changé sa voix sonne légèrement Québécois, il a pris un peu de ventre ce qui est nécessaire à la convivialité et quelques cheveux blancs contre lequel on ne peut rien, je l'embrasse c'est ma première émotion, il y a si longtemps. Nous réceptionnons notre voiture c'est un peu long mais je tiens à avoir le modèle Dodge que j'ai commandé pour transporter confortablement quatre personnes et leurs valises,  son moteur V6 de 300 chevaux sonne bien. 
Nous prenons nos chambres dans le bon hôtel que nous avons réservé, puis repartons dîner chez Frédéric, à Outremont, sur les hauteurs près du mont royal, Vers l'ouest, là où se situe partout autour du monde les beaux quartiers. Dîner au restaurant avec Fred et son fils Benjamin.

Le lendemain visite de l'entreprise de Fred.
"FRUIGOR", approvisionne en toutes saisons des fruit exotiques, les contrôle et les distribue vers les grandes chaînes et les marchants de fruit et légumes. Tout est impeccablement propre et organisé. Ludovic collaborateur de Fred nous fait visiter les frigos, triage, mûrisserie. La présentation qu'il en fait est précise  et son discours clair et passionné. Il a coordonné la rénovation de l'ensemble des installations. Un collaborateur très impliqué, révèle déjà les qualités de son patron et la suite des événements va le démontrer. Frederic peut être fier de ce qu'il a créé de toute pièce.


Évidement, simple entrée en matière, nous repartons équipés de veste chaude et casquette logotées " FRUIGOR", ça commence...


Retour au domicile de Fred ou nous faisons connaissance avec sa " Blonde " comme on dit là-bas . Fred n'a pas réussi  que dans le commerce des fruits et légumes, il a trouvé Dominique, une femme charmante, cultivée, sportive, naturelle... Qui va plaire à Bénédicte et à ma belle sœur Anne Françoise. Nous nous connaîtrons très vite comme si c'était depuis toujours.



J'ai aussi pris dans mes valises mon vieux copain Jean Pierre, avec qui j'avais fait mon premier séjour au Québec en 1976, un pèlerinage pour lui sur les terres de sainte Hyacinthe


 Et bien-sur ma belle sœur Anne Françoise à qui je dois les meilleures photos du séjour.







Départ pour la Tuque,en Mauricie, 3 heures de route en direction de Trois Rivières, sur la route du lac Saint Jean. La route est belle. Fred et Dominique nous précèdent  nous nous enfonçons dans le Canada, le devrais dire le Quebec... La route est plutôt droite, la circulation relativement faible et nous croisons nos premiers vrais poids lourds , de gros "Kenworth", et leur longue remorque. Les puissants moteurs rugissent dans les montées rectilignes, souvent  10%, mais leur bruit est superbe. Les camions sont magnifiques, coloris surprenants  violet, rouge vif, ou rose métallisé, les jantes sont chromées et astiquées.


La route monte tout droit au faîte des collines bordées de forêt de sapins puis redescend pour longer la rivière, le torrent ou le lac.

C'est d'ailleurs au bord du lac de "Beauce"  que Fred nous arrête, vu les trois hydravions qui stationnent là,  je réalise que mon rêve va se concrétiser.
Entre temps Ludovic, Dolorès et leurs enfants nous ont rejoint.
Fred a tout organisé,  il nous laisse là, il prend le volant de ma voiture et il nous attendra à sa cabane où nous allons passer trois nuits.


 Je profite du spectacle dès décollages et des amerrissages incessants des avions jusqu'à notre tour.

Bénédicte a préféré la voiture. Nous embarquons avec Anne Françoise, JP, Ludo et le pilote, un jeune garçon dont c'est la première saison de pilotage. Je suis à côté du gamin, on prend le vent et puis gaz à fond, il en faut du temps avant que les flotteurs s'arrachent à l'eau. La colline boisée se rapproche mais dès que l'avion a pris sa vitesse, nous laissons les sapins sous nos ailes, nous prenons 800 pieds, ce sera l'altitude moyenne de notre vol, correcte pour voir un Orignal qui sait ?  mais tout juste suffisante pour regagner un plan d'eau en cas de problème ...

                                         


Après une quarantaine de minutes nous sommes en vue de notre cabane, elle est située au bord du lac Wayagamack d'environ 500 ha, un premier passage pour repérer le vent, un second pour le spectacle, à raz des eaux, on remonte, retour face au vent et on se pose en douceur pour regagner le ponton de la cabane.
                               

J'attendais ce moment depuis longtemps sans trop y croire, et bien "Ça y est" !

Le reste de l'équipe, qui a rejoint les lieux par la piste nous attend. Quelques photos pour mettre en boîte mon émotion et ma joie. Plaisir partagé par tous les passagers. Je regarde avec nostalgie l'avion qui repart, son sillage puis le bruit du moteur qui s'enfonce vers l'autre rive et enfin un premier virage doux, la prise de vitesse et le survol de la forêt, il revient vers nous en trombe pour nous saluer, son ronronnement s'estompe dans les collines.


Je découvre la cabane, proche du ponton, elle est posée sur l'herbe fraîchement coupée, comme on le fait pour accueillir des invités. Elle est comme je l'imaginais avec ses billots empilés, sa terrasse  couverte, ses portes qui grincent et invitent à les pousser.



A l'intérieur , encore "copie collé" de mes rêves, un parquet peint en jaune, le pin naturel, quelques larges trophées d'Orignaux, les encadrement des fenêtres et des portes sont peints en rouge. Il y règne la sécurité et la douceur. Le confort relatif y est pourtant existant, de grosses bouteilles de gaz  fournissent la lumière, le poêle de la cuisine et la cheminée,  la chaleur. Les robinets n'amènent que l'eau fraîche de la source située à une centaine de mètres dans la colline, entre temps l'ours peut aussi y rassasier sa soif. Il y a des toilettes à l'intérieur, il est recommandé  de rejoindre un cabanon au dehors, aussi pratique et plus exotique. J'imagine ici les retours de chasse, les histoires de forêt et d'ours mélangés aux crépitements du feux de cheminée...



 La  cabane date des années 30, Fred l'a acheté avec les deux annexes il y a une vingtaine d'années. Dominique adore cet endroit magique, elle y passe plusieurs semaines à la belle saison. Une immersion dans le bonheur non sans risque, il n'est pas question d'y séjourner seul, la ville la plus proche, la Tuque est à 45 minutes. Un endroit pour rêver à condition de préparer le séjour dans les détails, chaque visite est une  expédition. Les cabanes nécessitent un entretien régulier, elles doivent être recalées car le terrain bouge, sans parler des peintures de l'isolation et des arbres à abattre. Tout un entretien qui a un coût.



      J'étais heureux et à la fois tellement touché de cet accueil fantastique. Frédéric de justifier à chaque fois, "34 ans". Comment avoir laisser passer tout ce temps. 34 années gommées, comme ci c'était hier. Comme les vies se séparent,  et  les bons souvenirs les rassemblent. Qu'importe, nous étions ensemble et heureux de l'être, de faire connaissances avec des nouveaux amis et si proches dans leur façon d'être. Le bonheur il vient du soleil et de ses reflets dans le lac mais, plus qu'un coup d'aile d'avion, il vient des hommes, il vient de l'amitié et le rêve côtoie un temps la réalité. On a bu des coups et c'était bon d' entendre ces verres  s'entrechoquer pour fêter les "34" !

                                                

En marchant au bord de l'eau on a retrouvé le bel endroit où Dom et Fred se sont mariés, un endroit magique, où, la forêt s'entrouvre  sur le lac, une petite ouverture où les gnomes  se réunissaient pour danser sur la mousse autour du vieux canoë.


 Alors on a célébré à nouveau  chacun nos mariages, c'était pour rire, mais pas tant que ça


Avec Ludo nous avons préparé le bateau et fait un tour avec JP . La surface était un peu agitée et le pauvre a pris quelques belles éclaboussures.  Je crois qu'à partir de là notre ami est tombé malade. Il  n'a pas fallu moins d'une semaine pour qu'il s'en remette, bien dommage. le rire c'était au départ.


L'intendance avait bien suivi, rien a manqué, et nous nous sommes régalés de la cuisine de Ludo.


 Le soleil était au rendez  et nous nous sommes baignés dans l'eau fraiche du lac.

Les  la lumière du soir sur le lac, le feu dans le cheminée, les brumes du matin sous le ciel bleu, le claquement d'un coup fusils, son écho au loin, le vol en hydravion, là sérénité de Frédéric et sa satisfaction. L'amitié naissante entre nos femmes, la gentillesse de Ludo et Dolorès.
 Ouf ! c'est beaucoup d'un seul coup,  tout cela résonne encore dans ma tête.

                                 



Prochaine étape de la Tuque à Quebec en passant par le lac Saint Jean