lundi 18 mai 2015

Écosse 2015

A chaque fois que je quitte les greens écossais je pense toujours que c'est ma dernière visite, avec un petit serrement de cœur  je reprend mon avion pour la France. 

Et puis comme par hasard un bon génie me tend la perche pour traverser la manche et retrouver mon paradis du golf.
J'en ai vu et joué quelques uns a travers le monde, sous les tropiques, de l'ouest a l'extrême orient mais mon golf il habite au bord de la mer du nord sur les terres ventées et sableuse des côtes écossaises. 
Cette année j'étais convoqué par une petite équipe, deux transfuges de la Vaucouleurs et Francis un troisième atypique et provocateur dont les idées se mélangent souvent aux miennes .
Bref L'Ecosse sélectionne son monde et ne s'y invitent que des vrais golfeurs.
Il nous fallait un peu de sous et puis un peu de chance, les deux y étaient. Le temps capricieux restant dans les limites du supportable et le prix des Green fée suffisant pour nous faire parfaitement apprécier chacun de nos coups.
En quatre jour nous exécutons pas moins de 6 parcours dont je serai bien incapable de dire lequel nous laissera le meilleur souvenir et que de tous sort la quintessence de l'esprit du golf, pas plus, pas moins.

 le golf est enraciné sur ces fairways fermes et roulants, sur ces greens immenses et francs, dans le sable léger des bunkers. 
La récompense y côtoie la punition les ajoncs en fleurs jalonnent le bon chemin qu' encombrent les sourires malicieux ou les lèvres botoxées des fosses à sable. Ces formes douces et tentantes s'étalent 
Devànt nous, tout au fond le drapeau, la cible, le rêve, et souvent nos illusions perdues mais qu'elle est belle cette école de vie balayée par le vent et le ciel.

Se battre contre ces parcours n'étant pas dans nos moyens nous avons préféré nous battre les uns contre les autres, laissant aux parcours l'arbitrage de nos luttes. De forces égales  certains pourtant, décidèrent en fonction d'un passé lointain,de nous affubler de quelque coups a rendre, ce que je suportais mal et qui les laissa savourer des victoires trop faciles. En seigneurs ils se ravisèrent pour enfin jouer d'égal à égal et nous laisser prendre un faible avantage sur le parcours d'Elie.

Nou nous sommes ainsi promené a Saint Andrew en commençant par le New course, une mise en condition sous un gros ciel gris clément. J'avais pris un cadet avec qui je n'étais pas toujours d'accord  surtout pour les putts de 90 metres mais nous avons tous pris la mesure de ce qui nous attendait !
Le demain à 7 h 30 nous attaquions le Jubilee pour enchaîner sur l'Eden


Le troisième jour un morceau nous attendez avec Kingsbarns. Apres un démarrage en fanfare mes  anti inflammatoires à hautes doses commencèrent a me chatouiller les intestins et j'eu d'autres problèmes a régler et mon swing se liquéfia lui aussi. Marc sauva la situation en m'offrant bien gentiment un comprimé d'immodium sublingual qui me remis en état pour le lendemain.






Nous commençons par Crail, très venté, un peu plus encore, voilà les chariots sont à la limite de se retourner, il fait un temps magnifique le ciel est dégagé, vu le vent, les nuages ne tiennent pas en place et il fait relativement froid . Le parcours est superbe, seul Marc est arrosé par une grosse et courte giboulée, le temps d'un drive. Sacrée bagarre, les drapeaux et nos pantalons claquent au vent.



Nous n'avons pas beaucoup de temps pour rejoindre Élie dans notre wolsvagen combi, conduite de main de maître par Francis. Moi je regarde les champs, par atavisme les magnifiques cultures ne me laissent pas indifférent. L'entretien des cultures est magnifique, tout est rectiligne, même les cultivateurs beaucerons pourraient en pâlir, ici pas une faute tout est impeccable, les surfaces sont grandes et laissent supposer la taille immense des domaines, mais le paysage est préservé avec ses haies taillées et les bords de routes tondus. Les champs de colza en pleine floraison illuminent les collines, c'est beau sous le ciel bleu et frais, sous le vent de la mer.


Presque aussi frais que l'accueil qui attend Francis a notre arrivée au club house du club d'Elie.
Il faut savoir que 25,ans plus tôt il y avait une pancarte à Élie qui disait "no dog, no woman" la cour des droits de l'homme européenne a eu raison de l'écriteau, mais le "Levis" n'est toujours pas reconnu pour se présenter dans ce haut lieu de la tradition. Du coup évacuation dare dare des lieux saints et nous n'avons eu droit qu'à un petit sandwich a côté du proshop avec les manants et les cyclistes locaux.
De retour au starter, quand même heureux de récupérer nos 100 livres, celui ci assigne Francis de quitter son vil froc au profit du sur-pantalon de Marc.
Bien respectueux du droit à la tradition, qui devrait, elle aussi, se faire partager avec  un peu plus élégance. 
Nous faisions honneur à ce club de lui rendre visite, même avec une petite maladresse vestimentaire la courtoisie et la tradition aurait dû faire bon ménage, ce qui n'a pas été le cas, dommage.

La parcours est sans doute redevable de cette tradition, la tempête y redoubla  et nous on se régala. Francis qui favorise à juste titre l'esprit plus que les principes ou le tissu des pantalon digéra mal l'affront qui lui gâcha quelques trous et nous permis  de nous imposer au 18 , mais quel parcours, quels parcours, quel plaisir de jouer en Écosse 
A tous les trois, Francis et ta culotte, Marc et ton Immodium, Erick avec ta haute vision du jeu de golf merci de m'avoir supporté, encouragé' soigné et j'oubliais applaudi  de temps en temps...
Enfin sur cette terre écossaise nous y étions rudement bien. J'ose espèrer que ce ne sera pas le dernier voyage.