dimanche 6 mars 2016

Réflexion d'un vieux paysan.


L'agriculture coincée entre  le mythe et la réalité,

Le mythe, 
L'agriculteur, cet homme " libre", hors du temps et du progrès, bien à lui d'être plutôt pauvre et ignorant, gardien du paysage, du terroir et de la tradition, asservi à sa terre, loin de la ville, protecteur du petit chemin et des berges de la rivière où sautent les poissons, soulevant la porte du près où rumine la  vache et cabriole le veau. Il marche à la  cadence de son cheval au côté de la charrette chargée de légumes terreux et odorants. 
Cette vision idyllique du bonheur dans le pré, reste dans l'esprit de nos citadins, des consommateurs, ceux là même qui ont fuit , il y a quelques générations leur campagne pour la ville en gardant cet espèce de regret, si ce n'est de jalousie pour ce bien heureux.

De ces souvenir figés, notre client,consommateur, attend toujours les fruits du jardin, le bon lait et sa baguette de pain. La corne d'abondance qu'offre la nature chérie doit abreuver tout ce monde en qualité, en quantité et surtout à bon marché.

La réalité

 La nature n'est pas toujours chérie...c'est aussi un combat et puis il y'a l'inexorable évolution de la distribution, la concentration des  industries  de transformation qui font de notre paysan un producteur, un maillon de la chaîne.

Retour à la case départ.
Du producteur au consommateur cela n'existe que dans les rêves et les allées des super marchés ne sont pas prêtes de se vider et la laitière  de remplacer la bouteille plastique. Pour remédier à l' impossibilité du monde paysans à s'organiser seul, les pouvoirs publics l'ont assisté, on a même créé l'Europe pour cela avec la mise en place de la politique agricole commune faisant  les bonnes heures de notre agriculture pendant trente ans. 

Hélas, déconsidéré en particulier par les écologistes, notre  paysans est devenu un pollueur, on ne lui fait plus confiance et tout doucement les technocrates en ont fait un fonctionnaire. Simple exécutant de directives saugrenues, politiciennes, tombées de Bruxelles au nom de l'environnement  et autres critères philosophiques.
Et on  lui parle de compétitivité !!! que compliquent  tous les jours la mise en application de nouvelles normes. Le politiquement correct lui interdit le regroupement donc la modernisation. Ainsi pour recevoir leur dû, nos nouveaux fonctionnaires n'ont plus qu'à se soumettre aux normes,  celles qui remplacent leur savoir faire, leur bon sens, leur génie.

sans liberté d'entreprendre plus d'entreprise. Sans liberté plus de compétitivité 

Il est bien là le malaise soit conserver les exploitations romantiques du souvenir, ou restructurer encore des exploitations toujours plus performantes, rentables pouvant discuter d'égal à égal avec la distribution.
La mondialisation et nos consommateurs nous en laissent t'ils  le choix ?