mardi 17 décembre 2013

Marrakech Décembre 2013

Marrakech  Decembre 2013.

 Quelques jours sur le golf de Samanah


Royal air Maroc Nous transporte.  Le quart sud ouest de la France défile sous l’avion. Verdoyante la France, tout du long, les champs rangés, le ruban brillant de la Loire, l’estuaire de la Garonne, la côte des landes et sa plage rectiligne, le pied des Pyrénées dans l’eau. Puis l’Espagne, succession de reliefs arides où les traces de vie s’estompent, j’imagine le grand Don Quichotte dépouillé comme la nature dix mille mètres plus bas, sur son maigre canasson  et tous ces petits points qui correspondent chacun à un olivier,  la Costa Del Sol et ses golfs,  vite fait le détroit de Gibraltar, la montagne des singes. Déjà le Maroc  dans son aspect côtier et vivant. Des carrés verts contrastent avec la sécheresse jaune  et puis Marrakech des toits oranges, une aridité domestiquée tant bien que mal au profit des cultures, des golfs, et des pelouses des quartiers riches. On se pose.
Guy est venu nous chercher.  Avec nos sacs de golf nous ne tenons pas tous dans la voiture.  Un taxi est déjà là dans lequel nous grimpons comme des touristes, sans sourcilier.

Nous regagnons le golf de Samanah. Entre l’aéroport et notre destination tout est en chantier; les immeubles, les hôtels , les routes, les golfs. Sur le reste  flottent des sacs plastiques en quêtes d’une broussaille, là où s’agripper…les gros 4X4 doublent avec précaution des vélomoteurs et leur 3 ou 4 passagers, la circulation est plus sauvage qu’intense, en tous les cas elle est dangereuse et le code de la route semble aussi  sortir tout droit du Coran. Et Là il fait jour, la nuit Allah a du boulot.
   Nous passons ainsi devant de superbes installations Hôtels 5 étoiles Jouxtant des terrains vagues, des restes de plantations, défriches  en attente de construction, décharges en attente  de  rien, parcourues de moutons maigres. La densité de la population différe entre la bruyante place  Jamal Efna  et les pentes abruptes de  l’Atlas mais il y a du monde partout ; bergers, riches commerçants, touristes aux  allures coloniales ou écolos.
    La route a aussi droit à son lifting, le chantier n’est aucunement signalé et le trafic s’effectue  entre les engins et le personnel le plus naturellement du monde, au bon soin de la chance et de dieu. Entre nos excès de précaution à la Française et les méthodes marocaines il y a  certainement un juste milieu.
    Samanah, nous voilà. Trois  postes de contrôle plus loin nous sommes arrivés.  Le taxi peut repartir content, il doit même se marrer dans sa vielle Mercedes  beige. Si seulement il avait vendu  les 400 000 kms affichés à son  compteur au prix qu’il nous a fait faire les 12 pour lesquels nous lui donnons 240 Dh .
Nous déposons nos sacs de Golf  pris en charge instantanément par les caddies et Guy nous fait visiter l’accueil et les bureaux de l’immense club House, genre palais des mille et une nuits.



Guy et Dominique habitent un beau Riad, une belle maison située au bord du trou Numéro  9. Un quartier où les maisons sont toutes à peu prés terminées et   peu habitées, la rue et les jardins sont bien entretenus comme les abords et le golf lui-même. A l’horizon des grands squelettes de construction inachevées rappellent que le rêve Marocains  peut  virer au cauchemar,  Samanah n’échappe pas à la crise.  Malgré tout rien de trop choquant dans ce paysage auquel on s’habitue vite.
Nous avons fait le voyage avec Etienne et Chantal nous retrouvons Dominique,  la famille est au complet pour ces 8 jours de golf, et de dépaysement. Chez nous c’est déjà le bonheur quand on regroupe quelques Pelard ensemble En plus, uns fois installés dans nos belles chambres il est l’heure de prendre l’apéritif, rite que nous n’abandonnerons pas durant tout notre séjour, mettant à rudes épreuves les bouteilles de rosé, de Mc Callan et autre Aberlour. 
Guy arrive à prendre quelques heures pour jouer avec nous ce super golf. L’entretien est parfait, malgré des problèmes d’arrosage liés au système de  décantation. Les eaux qu’apporte le canal d'alimentation sont très chargées en limon,  mais la débrouillardise des marocains surmonte bien des problèmes.  Les  sursemis de ray gras très bien réussi dessinent parfaitement le parcours, les greens et les bunkers sont parfaits les zones de roughs semi désertiques parfaitement entretenues par une armée de binettes, râteaux et balais. Les fairways longent de belles constructions et leur jardin mais aussi  des espaces en cours d’aménagement ou de projets futurs. Le jeu prend le dessus sur la réflexion économique et esthétique.
Guy  bénéficie ainsi d’une retraite heureuse et active.  Appeler à Samanah pour coordonner les forces en présence en la personne d’un jeune et talentueux directeur,  d’un militaire responsable de la sécurité et de l’entretien de la résidence, et le représentant de l’actionnaire principal. Amusant ce passage du pugilat à la diplomatie. La vie  lisse les caractères comme la mer, les galets. Nous assistons à  une extraordinaire semaine de négociations qui devait se terminer en un merveilleux apéritif conciliateurs résultat de la compréhension et de la finesse de Guy.
Quand Guy négociait, Dominique s’occupait de nous. Et nous passions avec le cousin Etienne sous le contrôle des 3 femmes  Dominique conduisait avec la bravoure et le courage indispensable sur  les routes marocaines et les habitudes surprenantes des conducteurs locaux.  Tout c’est bien passé au contact de Dominique  et des directives  de Bénédicte, la douce Chantal à l’allure paisible accéléra le pas  et il fallait les voire toute les trois dans les souks s’arrêtant, repartant de l’avant puis de l’arrière, négociant fermement puis cédant , pour quelques Dirham pour un collier, des babouches, enfin des femmes d’affaire sur lesquelles  Etienne et moi pouvions compter.
Nous avons jouer quelques autres golfs mais le meilleurs était le notre enfin celui de Guy,  Samanah.

Une invité surprise.
  Bénédicte la ressentie en premier avec un mal au ventre qui dit vite son nom. La turista s’installa  dans la maison allant de l’un à l’autre si bien que les commentaires familiaux  allaient au rythme des chasses d’eau, conjuguant souvenirs et expériences. Nos dépenses alimentaires n’était rien pas rapport à nos achats d’immodium et autre poudre sécurisante. A titre personnel ce petit dérangement m’a accompagné jusqu’à la maison et j’attends  son départ avec impatience.

                                                             Visite en Atlas


  
c’est une route merveilleuse que nous avons prise pour grimper jusqu'à la fameuse station de sport d’hiver d'Oukaimeden. 
Nous quittons doucement la plaine de Marrakech, ses parcours de golf en construction et autres résidences en cours d’abandon pour retrouver les contreforts puis la montagne.  Là, pas de bétonnière, des villages accrochés sur les falaises, là rien est abandonné, mais la vie est là depuis des siècles et les choses n’ont probablement pas beaucoup changé.
 Je regarde ce berger sans âge et la dizaine de moutons qui l’occuperont, sans doute,  toute sa vie. Il voit de la haut la grande plaine, il ne distingue  pas l’oliveraie des  golfs, les routes des oueds.  La haut il a aussi son tout petit carré de verdure au fond de sa haute vallée et au dessus la pierraille, des montagnes de cailloux rouge au fond une colline bleue. A quoi pense t-il mon berger dans sa djellaba  crasseuse.  Il pense que depuis 5 minutes il lui manque un mouton .  Non, Il n’y a  pas de minute ici,  il lui manque un mouton c’est tout. Hassan attend que son chien s’en aperçoive, après il  espère. Le chien, Allah, l’un finira bien par le retrouver  ce mouton. C’est peut-être le prix de la djellaba neuve qu’il a repéré au marché, non, un mouton c’est plus qu’une bout de tissu, il verra, il discutera.  Le soleil chauffe encore mais dés qu’il aura passé le pic il va faire froid, comme le temps passe depuis l’aube  et bientôt le soir qui arrive et ses moutons qui paissent  dés brins d’herbes aussi égarés qu’eux.  Sans doute y trouvent ils assez, sinon ils ne seraient pas là. Hassan non plus. Et si le bonheur c’était de voir le soleil se lever,  se coucher et regarder les moutons et, pour les moutons de se rassasier avec un brin d’épine. Ce n'est pas la misère seulement un autre mode de vie. En temps voulu il bouffera son mouton ce sera la seule différence entre les deux. Le chien revient poussant l’agneau vers le troupeau, Hassan remercie Allah. Il est temps de rentrer. Sur la route bitumée roule une grosse voiture. Sous sa capuche  Hassan recompte ses moutons...


Nous traversons le village, la route  redevient chemin, La rue étroite  n'a sans doute pas permis de passer avec les engins et puis à quoi bon déranger ses habitants. La rue grimpe, elle est sèche mais lorsqu'il pleut  cela doit être un peu plus compliqué. A la sortie du village la route est à nouveau traitée comme une nationale, trois jeunes filles se promènent indifférentes à notre passage, trop occupées avec leur tel portable. Au village suivant de jeunes enfants s'accrochent aux poignées de porte de la voiture mais nous ne cédons pas, ce qui est recommandé par les autorités car ces jeunes devrait être à l'école. Le décor est grandiose nous sommes à 2000 mètres dans le  rouge et le bleu,  au bout de fins sentiers accrochés à flanc de montagne des villages terreux semblent vides ils ne le sont pas . Coincées entre ces pentes  rocailleuses, d'étroites vallées serrent des vergers d'où émergent quelques  de lopins vert tendre, la vie est là.

Là haut nous arrivons dans un grand cirque sans neige c'est la station de sport d'hiver   d'Oukaimeden. 2700 mètres. Nous sommes attendu pas des vendeurs de fossiles et de souvenirs. Comme il n'y a que nous, ces braves gens s'acharnent pour vendre quelques unes de leurs babioles. Je divise le prix par trois, affaires conclues et n'y revenez pas . Nous déjeunons chez JuJu le restaurant à la mode et son look de Courchevel des années 50. Puis retour vers la plaine. Comme la montée, la descente est belles par la vallée de l'Ourika.

                                                     Le jardin Majorelle


Petite visite chez Saint Laurent, son petit mausolée, une colonne dans un coin du jardin au bord de l' allée bétonnée.  Végétation ordonnée  dans ce  de zoo pour cactus . Tous est parfaitement entretenu dans ce jardin aux mauvaises herbes épilées, seul les grands palmiers ont vue de l'autre côté des murs.  Les plantes s'ennuient et nous regardent défiler d'un air triste. La maison bleue ne semble plus les faire rire. J'aime beaucoup le voisinage de ces couleurs et de cette provocation paisible. En rentrant à la maison Pelard je peindrai les tronc des bouleaux du fond du jardin en bleu Majorelle. J'ai acheté un pot de peinture à la boutique. J'ai bien aimer cette paisible prison.



 Et Le Golf dans tout ça

      Ce fut un grand plaisir de trouver des parcours à l'abris des vers de terre. Certe cela ne fait pas tout dés qu'on a une balle et des clubs. Reçu comme VIP sur tout les golfs  l'accueil fut parfait et Marrakech, hors son problème immobilier, n'est pas loin de devenir le paradis des golfeurs.  Il faut garder espoir , des crises il y en déjà eu " ca va ca vient " entre deux mauvais moments il y toujours des période fastes et les marocains sont sûrement mieux habitues que nous à ces moments difficiles. Savannah est un projet démesuré comme les autres mais plus avancé me semble t'il ce qui lui donne les meilleures chances de repartir quand les bons jours reviendront. bonne chance ....

Un peu facile, le golfeur compte ses coups, le berger ses moutons, le promoteur ses billes et moi, pas mon temps pour écrire ce foutu blog. 

Bonsoir et à la prochaine
Jacquot