Marrakech Décembre 2013
Royal air Maroc Nous transporte.
Le quart sud ouest de la France défile sous l’avion. Verdoyante la
France, tout du long, les champs rangés, le ruban brillant de la Loire,
l’estuaire de la Garonne, la côte des landes et sa plage rectiligne, le pied
des Pyrénées dans l’eau. Puis l’Espagne, succession de reliefs arides où les traces de vie s’estompent, j’imagine
le grand Don Quichotte dépouillé comme la nature dix mille mètres plus bas, sur
son maigre canasson et tous ces petits points qui correspondent chacun à un olivier,
la Costa Del Sol et ses golfs, vite fait le détroit de Gibraltar, la montagne des singes. Déjà le Maroc dans son aspect côtier et vivant. Des carrés
verts contrastent avec la sécheresse jaune
et puis Marrakech des toits oranges, une aridité domestiquée tant bien
que mal au profit des cultures, des golfs, et des pelouses des quartiers
riches. On se pose.
Guy est venu nous chercher.
Avec nos sacs de golf nous ne tenons pas tous dans la voiture. Un taxi est déjà là dans lequel nous grimpons
comme des touristes, sans sourcilier.
Nous regagnons le golf de Samanah. Entre l’aéroport et notre
destination tout est en chantier; les immeubles, les hôtels , les routes, les
golfs. Sur le reste flottent des sacs
plastiques en quêtes d’une
broussaille, là où s’agripper…les
gros 4X4 doublent
avec précaution des vélomoteurs et leur 3 ou 4 passagers, la circulation est
plus sauvage qu’intense, en tous les cas elle est dangereuse et le code de la
route semble aussi sortir tout droit du
Coran. Et Là il fait jour, la nuit Allah a du boulot.
Nous passons ainsi devant de superbes installations Hôtels 5 étoiles
Jouxtant des terrains vagues, des restes de plantations, défriches en attente de construction, décharges en
attente de rien, parcourues de moutons maigres. La densité
de la population différe entre la bruyante place Jamal Efna
et les pentes abruptes de l’Atlas
mais il y a du monde partout ; bergers, riches commerçants, touristes
aux allures coloniales ou écolos.
La route a aussi droit à son lifting, le chantier n’est
aucunement signalé et le trafic s’effectue
entre les engins et le personnel le plus naturellement du monde, au bon
soin de la chance et de dieu. Entre nos excès de précaution à la Française et les
méthodes marocaines il y a certainement
un juste milieu.
Samanah, nous voilà. Trois
postes de contrôle plus loin nous sommes arrivés. Le taxi peut repartir content, il doit même se
marrer dans sa vielle Mercedes beige. Si
seulement il avait vendu les 400 000
kms affichés à son compteur au prix
qu’il nous a fait faire les 12 pour lesquels nous lui donnons 240 Dh .
Nous déposons nos sacs de Golf
pris en charge instantanément par les caddies et Guy nous fait visiter
l’accueil et les bureaux de l’immense club House, genre palais des mille et une
nuits.
Guy et Dominique habitent un beau Riad, une belle maison située
au bord du trou Numéro 9. Un quartier où les maisons sont
toutes à peu prés terminées et peu habitées, la rue et les jardins
sont bien entretenus comme les abords et le golf lui-même. A l’horizon des
grands squelettes de construction inachevées rappellent que le rêve
Marocains peut virer au cauchemar, Samanah n’échappe pas à la
crise. Malgré tout rien de trop
choquant dans ce paysage auquel on s’habitue vite.
Nous avons fait le voyage avec Etienne et Chantal nous
retrouvons Dominique, la famille est au
complet pour ces 8 jours de golf, et de dépaysement. Chez nous
c’est déjà le bonheur quand on regroupe quelques Pelard ensemble En plus, uns
fois installés dans nos belles chambres il est l’heure de prendre l’apéritif, rite que nous n’abandonnerons pas durant tout notre séjour, mettant à rudes épreuves les bouteilles de rosé, de Mc Callan et autre Aberlour.
Guy arrive à prendre quelques heures pour jouer avec nous ce super golf. L’entretien est
parfait, malgré des problèmes d’arrosage liés au système de décantation. Les eaux qu’apporte le canal d'alimentation sont très chargées en limon, mais la débrouillardise des marocains surmonte bien des problèmes. Les sursemis de ray gras très bien réussi dessinent parfaitement le parcours, les greens et les bunkers sont parfaits les zones de roughs semi désertiques parfaitement entretenues par une armée de binettes, râteaux et balais. Les fairways longent de belles constructions et leur jardin mais aussi des espaces en cours d’aménagement ou de projets futurs. Le jeu prend le dessus sur la réflexion économique et esthétique.
Guy bénéficie ainsi d’une retraite heureuse et active. Appeler à Samanah pour coordonner les forces en présence en la personne d’un jeune et talentueux directeur, d’un militaire responsable de la sécurité et de l’entretien de la résidence, et le représentant de l’actionnaire principal. Amusant ce passage du pugilat à la diplomatie. La vie lisse les caractères comme la mer, les galets. Nous assistons à une extraordinaire semaine de négociations qui devait se terminer en un merveilleux apéritif conciliateurs résultat de la compréhension et de la finesse de Guy.
Quand Guy négociait, Dominique s’occupait de nous. Et nous passions avec le cousin Etienne sous le contrôle des 3 femmes Dominique conduisait avec la bravoure et le courage indispensable sur les routes marocaines et les habitudes surprenantes des conducteurs locaux. Tout c’est bien passé au contact de Dominique et des directives de Bénédicte, la douce Chantal à l’allure paisible
accéléra le pas et il fallait les voire
toute les trois dans les souks s’arrêtant, repartant de l’avant puis de l’arrière,
négociant fermement puis cédant , pour quelques Dirham pour un collier, des
babouches, enfin des femmes d’affaire sur lesquelles Etienne et moi pouvions compter.
Nous avons jouer quelques autres golfs mais le meilleurs était
le notre enfin celui de Guy, Samanah.
Une invité surprise.
Bénédicte la ressentie
en premier avec un mal au ventre qui dit vite son nom. La turista s’installa dans la maison allant de l’un à l’autre si
bien que les commentaires familiaux
allaient au rythme des chasses d’eau, conjuguant souvenirs et expériences.
Nos dépenses alimentaires n’était rien pas rapport à nos achats d’immodium et autre poudre sécurisante.
A titre personnel ce petit dérangement m’a accompagné jusqu’à la maison et j’attends son départ avec impatience.
Visite en Atlas
c’est une route
merveilleuse que nous avons prise pour grimper jusqu'à la fameuse station de
sport d’hiver d'Oukaimeden.
Nous quittons doucement la plaine de Marrakech, ses parcours de
golf en construction et autres résidences en cours d’abandon pour retrouver les
contreforts puis la montagne. Là, pas de
bétonnière, des villages accrochés
sur les falaises, là rien est abandonné, mais la vie est là depuis des siècles
et les choses n’ont probablement pas beaucoup changé.
Je regarde ce berger sans
âge et la dizaine de moutons qui l’occuperont, sans doute, toute sa vie. Il voit de la haut la grande
plaine, il ne distingue pas l’oliveraie
des golfs, les routes des oueds. La haut il a aussi son tout petit carré de verdure au fond de sa haute vallée et au
dessus la pierraille, des montagnes de cailloux
rouge au fond une colline bleue. A quoi pense t-il mon berger dans sa
djellaba crasseuse. Il pense que depuis 5 minutes il lui manque un
mouton . Non, Il n’y a pas de minute ici, il lui manque un mouton c’est tout. Hassan
attend que son chien s’en aperçoive,
après il espère. Le chien, Allah, l’un finira bien par
le retrouver ce mouton. C’est peut-être le prix de la djellaba neuve qu’il a repéré au marché, non, un mouton c’est
plus qu’une bout de tissu, il verra, il discutera. Le
soleil chauffe encore mais dés
qu’il aura passé le pic il va faire froid, comme le temps passe depuis
l’aube et bientôt le soir qui arrive et
ses moutons qui paissent dés brins
d’herbes aussi égarés qu’eux. Sans doute y trouvent ils assez, sinon ils ne seraient pas là. Hassan non plus. Et si le bonheur
c’était de voir le soleil se lever, se
coucher et regarder les moutons et, pour les moutons de se rassasier avec un
brin d’épine. Ce n'est pas la misère seulement un autre mode de vie. En temps
voulu il bouffera son mouton ce sera la seule différence entre les deux. Le
chien revient poussant l’agneau vers le troupeau, Hassan remercie Allah. Il est temps de rentrer. Sur
la route bitumée roule une grosse voiture. Sous sa capuche Hassan recompte ses moutons...
Nous traversons le village, la route redevient chemin, La rue
étroite n'a sans doute pas permis de
passer avec les engins et puis à quoi bon déranger ses habitants. La rue
grimpe, elle est sèche mais lorsqu'il pleut
cela doit être un peu plus compliqué. A la sortie du village la route
est à nouveau traitée comme une nationale, trois jeunes filles se promènent
indifférentes à notre passage, trop occupées avec leur tel portable. Au village
suivant de jeunes enfants s'accrochent aux poignées de porte de la voiture mais
nous ne cédons pas, ce qui est recommandé par les autorités car ces jeunes
devrait être à l'école. Le décor est grandiose nous sommes à 2000 mètres dans
le rouge et le bleu, au bout de fins sentiers accrochés à flanc de
montagne des villages terreux semblent vides ils ne le sont pas . Coincées
entre ces pentes rocailleuses,
d'étroites vallées serrent des vergers d'où émergent quelques de lopins vert tendre, la vie est là.
Là haut nous arrivons dans un grand cirque sans neige c'est la
station de sport d'hiver d'Oukaimeden. 2700 mètres. Nous sommes attendu pas des
vendeurs de fossiles et de souvenirs. Comme il n'y a que nous, ces braves gens
s'acharnent pour vendre quelques unes de leurs babioles. Je divise le prix par
trois, affaires conclues et n'y revenez pas . Nous déjeunons chez JuJu le
restaurant à la mode et son look de Courchevel des années 50. Puis retour vers
la plaine. Comme la montée, la descente est belles par la vallée de l'Ourika.
Petite visite chez Saint Laurent, son petit mausolée, une colonne dans un coin du jardin au bord de l' allée bétonnée. Végétation ordonnée dans ce de zoo pour cactus . Tous est parfaitement entretenu dans ce jardin aux mauvaises herbes épilées, seul les grands palmiers ont vue de l'autre côté des murs. Les plantes s'ennuient et nous regardent défiler d'un air triste. La maison bleue ne semble plus les faire rire. J'aime beaucoup le voisinage de ces couleurs et de cette provocation paisible. En rentrant à la maison Pelard je peindrai les tronc des bouleaux du fond du jardin en bleu Majorelle. J'ai acheté un pot de peinture à la boutique. J'ai bien aimer cette paisible prison.
Et Le Golf dans tout ça
Ce fut un grand plaisir de trouver des parcours à l'abris des vers de terre. Certe cela ne fait pas tout dés qu'on a une balle et des clubs. Reçu comme VIP sur tout les golfs l'accueil fut parfait et Marrakech, hors son problème immobilier, n'est pas loin de devenir le paradis des golfeurs. Il faut garder espoir , des crises il y en déjà eu " ca va ca vient " entre deux mauvais moments il y toujours des période fastes et les marocains sont sûrement mieux habitues que nous à ces moments difficiles. Savannah est un projet démesuré comme les autres mais plus avancé me semble t'il ce qui lui donne les meilleures chances de repartir quand les bons jours reviendront. bonne chance ....
Un peu facile, le golfeur compte ses coups, le berger ses moutons, le promoteur ses billes et moi, pas mon temps pour écrire ce foutu blog.
Bonsoir et à la prochaine
Jacquot
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